Interview dans le Progrès : c’est l’emploi qui fait la croissance

18
Jui
2014

La France va-t-elle dans le mur ? La France ne va pas bien, elle n'est pas encore vraiment sortie de la récession et elle n'est pas en situation aujourd'hui de diminuer le chômage. Des mesures d'allégements des charges et des impôts ont été décidées, mais elles n'auront d'effet qu'à moyen terme. Il faut donc les compléter par des mesures immédiates qui permettent de faire redémarrer rapidement l'économie. Je propose d'augmenter fortement le nombre d'emplois d'avenir et de postes d'apprentissage pour les jeunes. C'est la clé : dans notre situation, c'est la création d'emplois qui fait la croissance, en créant du revenu, de la demande adressée aux entreprises, de la confiance... C'est cela qui manque dans la politique du gouvernement : le nombre d'emplois aidés est aujourd'hui inférieur à ce qu'il était sous Jospin (1997- 2000) ou Borloo (2006).

Avez-vous l'argent nécessaire ? Quand on réduit les déficits, il faut être aussi rigoureux sur l'efficacité des allégements que des dépenses. Et dans le paquet de 41 milliards, il y a des allégements efficaces, et d'autres qui ne le sont pas. On peut donc faire moins de réductions de dépenses ou de gels de prestations et financer les emplois d'avenir en faisant moins d'allègements, sans remettre en question la réduction des déficits.

L'Europe nous le permet ? L'Europe peut nous dire à quel rythme nous devons réduire les déficits, pas la façon de le faire.

Vous avez parlé de tout cela au Président, que vous avez vu récemment ? Oui, bien sûr, et j'espère être entendu.

Recueilli par Francis Brochet

Voir également l'article d'Hervé Nathan dans Marianne.fr : « ces frondeurs PS pas vus à la télé ; Pierre-Alain Muet : parce qu'Hollande a changé la nature du quinquennat »

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